Diviser le travail : une histoire de la création à plusieurs
Si l’image de l’artiste seul dans son atelier émerge au 19e siècle, la division technique du travail en art est pourtant la règle depuis l’Antiquité gréco-romaine. Le maître est secondé par des assistants qui préparent, voire participent à la création des œuvres. Quand Andy Warhol fait de son atelier une Factory (usine) à New York en 1964, il radicalise la fonction de l’artiste qui n’est pas là pour réfléchir, mais pour produire. « J’aimerais être une machine, pas vous ? », demande-t-il. Collaborer, répartir ou déléguer l’exécution des tâches sont des pratiques de plus en plus courantes au 20 e siècle. László Moholy-Nagy commande ainsi 5 peintures à un fabricant d’enseignes par téléphone… en 1922. Mais alors où est l’œuvre ? qui est l’auteur ? le concepteur, le technicien ou l’outil lui-même ? Le récent procès opposant Daniel Druet et Maurizio Cattelan sur la paternité des sculptures prouve que la question n’est pas tranchée. Diviser le travail est-il toujours aliénant ou peut-il participer à de nouveaux modes de co-création, comme le proposent Marie Preston et François Dufeil ?