Le thème du cycle, faisant écho à l’exposition de Minia Biabiany au Grand Café, évoque le développement des scènes artistiques du Brésil et caribéennes, aux XXème et XXIème siècles, au regard des traces laissées par plusieurs siècles de colonisation européenne.
Face à la colonisation européenne qui a frappé le Brésil et les Caraïbes depuis le XVIème siècle, la « cannibalisation » symbolique de l’étranger a été le ferment de la modernité culturelle. L’absorption, l’assimilation et le métissage caractérisent de longue date l’identité de ces zones géographiques. Tout au long du XXème siècle, les artistes, écrivain·nes, plasticien·nes, musicien·nes, cinéastes, ont fait de l’art un outil de résistance. Retour à la terre, réunion de la culture savante et des pratiques populaires, transmission des savoir-faire, union de l’héritage africain et européen sont autant de facettes de cet autre récit de la modernité. Ce sont aux artistes de mettre en œuvre ces processus de réappropriation qui sont autant de réparations des traumatismes. Leurs œuvres expriment les silences et les non-dits face à des populations de plus en plus séparées de leurs géographies et de leur histoire.
Par Ilan Michel, critique d’art et conférencier
Informations pratiques :
Entrée 6 euros
Gratuit pour les moins de 18 ans, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA et les élèves de l’École des Beaux-arts Nantes – Saint-Nazaire.